Est-ce possible de gérer des émotions difficiles qui nous paralysent ? Devons-nous les subir in fine ? Eh bien, selon les dernières recherches en neurosciences, les émotions peuvent tout à fait devenir nos alliées. Il suffit de savoir les appréhender. Car si nous les ignorons, elles vont se renforcer davantage et réapparaître avec une intensité plus grande.
Comme le dit David Lefrançois, coach en neurosciences et fondateur de la Business School à Paris : « tout ce qui ne s’exprime pas s’imprime dans nos cellules ». Il devient donc essentiel d’enseigner aux enfants et adolescents à écouter, verbaliser, puis à accueillir leurs émotions douloureuses si nous ne voulons pas en faire des bombes à retardement. Mais comment faire ? C’est ce que je vous propose de découvrir dans cet article sur le portrait chinois des émotions.
Qu’est-ce que le portrait chinois des émotions ?
Cet outil de coaching s’apparente au jeu du portrait chinois que vous connaissez peut-être. Il s’agit d’associer une émotion pénible (la peur, la colère ou la tristesse) à un animal, une couleur, une forme, une texture, une odeur. Puis, on va la mettre dans un sac que l’on décide de déposer dans un lieu précis choisi par le sujet. Ensuite, vient la question : « l’émotion est-elle toujours aussi forte maintenant ? À cette étape, l’émotion qui était à 10 sur 10 au départ, peut avoir diminué jusqu’à 2, voire même 0.
Quelle est l’utilité de cet outil de coaching ?
Cette approche est très utile lorsqu’il s’agit de faire diminuer, voire disparaître, une émotion douloureuse. Les enfants et adolescents ont tendance à rester coincés dans leurs angoisses, irritations ou chagrins. C’est dommage de les laisser plongés dans un état énergivore et décourageant, surtout lorsque l’on sait que toute émotion difficile à vivre peut être réduite, voire même transformée.
Le portrait des émotions est tout à fait adéquat dans ce genre de situation. Il permet d’aider un enfant/ado à déposer, dans l’imagination, son sentiment pénible sur un élément extérieur afin de se défaire partiellement ou totalement de son énergie négative.
La PNL (programmation neuro-linguistique) nous dit, à juste titre, que notre cerveau ne fait pas la différence entre ce qui est réel et ce qui est imaginaire. Donc, si notre cerveau peut l’imaginer, il peut tout à fait le créer. D’ailleurs, Walt Disney le disait déjà en 1980 : « si tu peux le rêver, tu peux le faire ».
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Comment appliquer le portrait chinois avec un enfant ou un adolescent ?
Nous allons maintenant voir comment appliquer cet outil à l’aide de l’exemple d’une jeune ado de 15 ans qui va entrer au Secondaire II. Cette jeune fille vient me voir avec la peur au ventre d’entrer au Collège, mais elle ne sait pas pourquoi.
Étape 1 : préciser la racine de l’émotion de l’enfant/ado
Je commence par lui demander de quoi elle a peur plus exactement. Et en ressort l’émotion la plus courante chez les jeunes : la peur du regard des autres. Elle craint d’être jugée, critiquée par ses futurs camarades d’école. Rappelons-nous les dernières découvertes en neurosciences qui disent que le fait de verbaliser une émotion difficile permet déjà d’en réduire l’intensité. Cette première étape est donc cruciale.
Étape 2 : quantifier l’intensité de l’émotion
La deuxième étape consiste à quantifier sa peur sur une échelle de 1 à 10. Cela lui permet d’observer son émotion avec attention et de la quantifier. La jeune ado me dit que sa peur de rentrer au Collège est de 8-9 sur 10. Son émotion est donc assez intense et inhibante.
Étape 3 : associer l’émotion à un animal
Je lui demande ensuite : « si ta peur d’être jugée était un animal, lequel serait-il ? ». Elle me répond : « un lion ». On peut ainsi imaginer la peur que cette jeune fille pouvait ressentir quelques jours avant son passage au Secondaire II.
Étape 4 : associer l’émotion à une couleur
Je continue à la questionner… un peu étrange comme technique de coaching me direz-vous. Et pourtant ! Attendez de voir la suite.
Lorsqu’elle doit associer sa peur à une couleur, devinez laquelle c’est. Eh oui ! Le rouge ! La pauvre, elle me faisait de la peine tellement elle stressait à l’idée de ce changement d’école.
Étape 5 : associer l’émotion à une forme
Puis vient la question sur la forme et elle me dit qu’elle imagine sa peur comme une ombre diffuse, faisant penser à un fantôme. Mmmm… pas très agréable comme impression.
Étape 6 : associer l’émotion à une texture
Lorsque je lui demande : « si ta peur d’être jugée était une texture, laquelle serait-ce ? ». Elle me répond : « c’est glissant ». À nouveau, cela montre l’aspect effrayant de l’expérience qu’elle est en train de vivre à quatre jours de la rentrée scolaire.
Étape 7 : associer l’émotion à une odeur
Puis vient l’étape sensorielle en lien avec l’odorat, et là elle me dit que son émotion a une odeur de forêt. Intéressant… car l’odeur de forêt peut être agréable pour certains. Cependant, pour la jeune fille, cela n’est pas le cas, puisqu’elle l’associe à un événement angoissant.
Étape 8 : vérifier l’intensité de sa peur
Ensuite, je lui demande à combien se situe son émotion à ce stade de l’exercice de visualisation et de ressenti kinesthésique. Et devinez à combien a baissé son émotion paralysante ? Elle est désormais à 3-4 sur 10.
Étape 9 : déposer l’émotion à l’extérieur de soi
Je lui propose d’imaginer dans sa tête qu’elle dépose son émotion dans un sac, ou dans un balluchon, et lui demande où elle souhaite le déposer. Elle décide de l’enterrer dans une forêt bien cachée, où elle sent qu’elle contient l’émotion. Elle devient alors maître de son sentiment paralysant et non plus victime. C’est à ce moment-là qu’elle reprend le pouvoir sur ses émotions. N’est-ce pas magnifique ?
Étape 10 : vérifier une deuxième fois l’intensité de l’émotion
Suite à ce changement fulgurant, je m’assure à nouveau que l’émotion n’est plus présente et lui demande à combien elle se situe sur une échelle de 1 à 10. Là, bingo ! L’émotion est descendue à 0.
Étape 11 : faire appel à l’imagination pour faire diminuer le sentiment à 0
Si au stade de l’étape 9, l’émotion est toujours à 2 ou à 1, on peut poser la question suivante : « de quoi aurais-tu besoin pour faire diminuer l’émotion davantage ? » La jeune est donc invitée à trouver ses propres solutions et à faire appel à ses ressources internes.
Le pouvoir le la PNL sur les émotions des jeunes
À l’aide de cet exemple, vous pouvez voir et apprécier le pouvoir des différents outils de coaching pour les jeunes. Que ce soit par le biais des neurosciences ou de la PNL, la recherche de solutions est un acte proactif et un acte d’empouvoirement de la personne. Celle-ci ne reste pas sujette à un état bloquant à vie. Elle sait désormais qu’elle a les outils nécessaires pour transformer un état interne et se libérer définitivement de ses émotions paralysantes.
Coaching pour enfants et adolescents
Le portrait chinois est un des outils de coaching simples et efficaces pour aider les jeunes à mieux gérer leurs émotions. Il en existe plein d’autres, selon l’âge de l’enfant. Les représentations des émotions par des illustrations telles que « le héros qui est en toi », « la fleur de l’amitié », « l’arbre de croissance : les étoiles-qualités et les bourgeons-axes d’amélioration » sont plus appropriés pour des enfants âgés de 4 à 11 ans. Alors, si vous remarquez que votre enfant ou ado reste bloqué par une peur, tristesse, colère, ou autre émotion bloquante, ne restez pas sans rien faire. Car l’émotion va continuer de croître avec les expériences vécues au quotidien qui vont confirmer cette émotion au cerveau conscient. Si vous souhaitez en savoir plus sur comment je peux venir en aide à votre enfant/adolescent, n’hésitez pas à me contacter. Je serai ravie d’échanger avec vous.
Très intéressant, je vais essayer avec mon fils de 9 ans qui a peur de déambuler seul dans l’appartement le soir…
MERCI EUGENIA
Avec plaisir Nathalie 🙂